L’état d’urgence consécutif aux attentats du 13 novembre bouleverse la traditionnelle Journée mondiale de lutte contre le VIH-Sida qui a lieu chaque 1er décembre en France. Mais il n’entame pas la détermination des pouvoirs publics, et plus généralement de l’ensemble des acteurs, pour faire reculer l’épidémie de Sida dans notre pays.
Vous le savez peut-être, 150 000 personnes vivent aujourd'hui avec le virus en France, dont 30 000 sans le savoir. Avec l’utilisation du préservatif, le dépistage est l’un des meilleurs moyens de lutter contre le VIH. C’est pour cette raison que la vente des autotests en pharmacie a été autorisée il y a deux mois.
Mais le dépistage seul ne suffit pas. Alors de nombreuses régions, en majorité de gauche, ont investi pour soutenir les indispensables actions de prévention qui renforcent le réflexe préservatif, notamment dans les lycées.
De nouveaux progrès sont à venir dans les prochaines semaines. Le traitement médical préventif, également appelé PrEP, sera autorisé et pris en charge par la Sécurité sociale, ce qui fera de la France le premier pays au monde à l’autoriser dans ces conditions. Sans se substituer au préservatif, ce traitement peut apporter une protection supplémentaire contre la transmission du VIH dans des contextes particuliers.
Le projet de loi de modernisation de notre système de santé, dont le vote solennel a lieu aujourd’hui à l’Assemblée nationale, contient également un certain nombre de dispositions qui atténuent les obstacles économiques à l’accès aux soins.
Enfin, ce même texte prévoit, dans son article 8, la définition juridique de bonnes pratiques en matière de réduction des risques pour les usagers de drogues, ce qui donne une assise juridique à des pratiques usuelles dont le bénéfice est connu dans la lutte contre l’épidémie.
Je reste pour ma part attentif et mobilisé pour promouvoir une politique de lutte contre le VIH-Sida dont l’objectif est de vaincre l’épidémie et de combattre la sérophobie dont sont encore victimes trop de personnes atteintes de ce virus. Ce sont les progrès humains et scientifiques qui viendront à bout de l’épidémie de VIH-Sida, nous ne devons pas baisser la garde.